L’expatriation au sens large
La définition de l’expatriation suscite des débats houleux à bien des égards. Certains la considèrent comme quelque chose d’arithmétique, d’autres se complaisent à dire que la démarche requiert plus du volet émotionnel. Nous n’avons pas d’avis définitif à ce sujet !
En effet, l’expatriation idéale marie statistiques et ressentis. Des candidats voudront s’expatrier en Suisse, alors que des retraités viseront des destinations telles que l’Espagne ou l’Ile Maurice.
Quoiqu’il en soit, le processus est long et mérite d’être mûrement réfléchi. J’estime les échecs trop nombreux. Derrière, se cache bien souvent des drames humains, pourtant évitables. Une des étapes premières consiste à puiser la bonne information. Ensuite, il y a sa situation personnelle. Quels sont vos besoins ? Voulez-vous partir en famille ou en solo ? Quelle est votre motivation sous-jacente ? Études, travail, business, profiter simplement du soleil ?
Toutes ces questions ont une place préalable avant toute velléité d’exil. Un des membres de la rédaction a souligné cette constante. 90 % des revers étaient dus à un mauvais diagnostic initial. Inutile de vous préciser qu’à la sortie les déceptions pleuvent !
L’intégration dans un pays est source de frustrations. Les nouvelles normes s’appréhendent parfois avec douleur et difficulté.
Mieux vaut prévenir que guérir !
Un moussaillon avertit en vaut deux. C’est dans cet état d’esprit que nous voyons l’expatriation. Non loin d’en faire un chemin long et tortueux, il faut la regarder de manière juste et froide. C’est une expérience de vie. La définition de l’expatriation pure et dure n’a aucun sens. Les réalités changent, les cadres, les populations également.
Économiquement parlant, en soustrayant l’aspect humain, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les zones à fort potentiel économique s’affichent peu nombreuses. On ne se bouscule pas au portillon ! Le directeur de publication a traîné ses guêtres dans plus de 25 pays au cours des 10 dernières années. Amérique, Europe, Asie, les constats sont presque partout similaires. Seule une élite de riches nomades domptent les soubresauts du chaos mondial. Outre cela, quelques malins ont réussi à faire leur place sous les cocotiers, mais ils représentent une infime partie de ces fameux élus.
Déménager à l’international nécessite aussi des connaissances, le facteur humain du groupe est capital. Nous sommes tributaires de cette forme d’organisation depuis des millénaires. Les États ont broyé toute volonté de rassemblement efficace. Autrement formulé, le modèle traditionnel familial nous a enfermé dans un carcan. L’extrême inverse de la philosophie du nomade ouvert sur le monde.
L’égoïsme et la toute-puissance ont frappé les esprits. Le cœur a disparu. Les cerveaux se sont perdus dans des volontés irréalistes et inassouvissables.
Partir pour quoi faire ?
Chaque aboutissement a son secret. Nous voulons absolument être sûrs de dominer n’importe quelle situation. Le réel s’en moque. La loi du terrain fait foi. Pour savoir si une destination nous convient, encore faut-il y mettre les pieds.
Vous serez étonné de constater qu’au sein d’un même pays, des divergences peuvent être criantes. Chaque nation comporte des espaces vierges, des bidonvilles ou au contraire des quartiers luxueux. De bourgades en bourgades, de villes en villes, le décor défile. Prendre du recul sur cette définition d’expatriation me parait plus que salutaire. Pourrait-on plutôt qualifier la farce d’immigration choisie ?